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Autoédition VERSUS maisons d’édition : choisir entre liberté et reconnaissance ?

autoédition versus maisons d'édition

Écrit par Éléonore

23 avril 2020

Votre roman est terminé. Vous l’avez retravaillé, fait corriger et vous vous demandez quelle vie lui donner : 

l’envoyer aux maisons d’édition ou l’autoéditer.  

Pour choisir en toute conscience, il vaut mieux connaître les avantages et les inconvénients de l’un et de l’autre.  

Je vais essayer d’être exhaustive, mais ceci, bien entendu, ne reflète que ma vision personnelle de ce « duel ».  

Je pense d’ailleurs que les deux sont très complémentaires et je vois notamment de plus en plus d’auteurs hybrides (qui ont des romans à la fois en maisons d’édition et en autoédition). Sachez donc que le choix pourra se poser pour chaque nouveau roman.

 

Maisons d’édition

 

Pour commencer, quelques précisions :
Il existe une grande disparité entre les maisons d’édition.
Les petites MdE ont moins de moyens que les grandes et une force de diffusion moins importante. Elles privilégient souvent les salons pour se faire connaître et vendre.
Vous entrez dans une petite « famille » formée par l’éditeur et les auteurs de la maison.  

 

signature contrat d'édition

 

Avantages des maisons d’édition 

 

*Vous obtenez une certaine reconnaissance (un professionnel du monde éditorial a reconnu les qualités de votre travail).  

L’éditeur s’occupe (en général) de tout : vous ne déboursez pas un centime pour :
– La bêta-lecture
– La relecture-correction professionnelle
– La mise en page
– La couverture
– L’impression de votre livre en version papier
– La mise au format e-book
– La mise en ligne sur les plateformes numériques
– La communication et la promotion sur les réseaux sociaux
– La diffusion dans les points de vente
– La distribution
– L’envoi de Services Presse (pour recevoir des critiques)
– L’organisation de concours promotionnels
– L’organisation de dédicaces (en salons, en librairies…)
(Dans les petites maisons, il arrive que les trois derniers points soient négligés…)  

*Vous pouvez vous concentrer sur l’écriture (ce qui ne vous exonère pas de communiquer vous-même sur les réseaux sociaux). 

*Vous êtes accompagné.e tout au long du processus et même, souvent, sur les romans suivants.  

 

Inconvénients des maisons d’édition 

 

*Les chances d’intégrer une maison d’édition sont minces, il faut le dire.  

*Vous cédez vos droits sur votre œuvre (attention au contrat, relisez-le bien et si besoin adressez-vous à des groupes d’auteurs pour demander des avis ou à des organismes comme la Société des Gens de Lettres).  

*Les pourcentages de rémunération sont faibles (entre 5 et 10 % sur le papier)
Les droits des auteurs payés par les maisons d’édition sont relativement bas comparés au temps passé et au travail effectué.  

*La reddition des comptes se fait une seule fois par an.  

*Vous n’avez aucun contrôle sur la promotion, la couverture ou le prix du livre. 

*Les délais sont souvent longs entre la réception d’un « oui » et la parution de votre roman.
Le temps éditorial est un temps à part. Entre le moment où vous envoyez votre manuscrit, il peut se passer des mois avant d’avoir une réponse et dans le cas d’un « oui » des mois encore avant de passer toutes les étapes de la publication. Bref, le processus complet peut prendre des années. Oui, oui, vous avez bien lu… 

Si vous n’êtes pas trop impatient.e et que vous optez pour les maisons d’édition, je vous conseille de viser d’abord les plus grosses, puis dans un deuxième temps les moyennes et enfin les petites actives sur les réseaux sociaux et en salons. 

 

Je vous invite aussi à lire mon article : manuscrit refusé par les maisons d’édition : êtes-vous certain.e d’avoir mis toutes les chances de votre côté ? 

 

Bon à savoir  

Vous aurez des corrections éditoriales à effectuer (sur le fond et la forme) et des Bons à Tirer à relire. Il faudra faire vraisemblablement plusieurs allers-retours. Le BAT est envoyé quand le texte a été corrigé et mis en page (préparez-vous à le recevoir et à devoir y répondre, parfois, rapidement). 

 

Autoédition

 

Synonyme de liberté et de contrôle, l’autoédition gagne du terrain chaque année. À l’heure actuelle, plus de 20 % des ouvrages enregistrés au dépôt légal sont des œuvres autoéditées. 

 

auteure autoéditée souriante

 

Avantages de l’autoédition

  

*Votre roman peut être rapidement publié (en quelques clics).  

*Vous fixez votre prix et votre marge. 

*Vous gardez tous vos droits.  

*Vos revenus sur chaque vente sont beaucoup plus avantageux.  

*Avec l’impression à la demande, plus besoin d’investir dans un stock de livres papier (sauf si vous voulez faire des salons. Mais là encore, vous pouvez faire imprimer des petites séries.).  

*Vous contrôlez tout de A à Z : personne ne vous demandera de changer le titre de votre roman ou ne vous imposera une couverture moche pas à votre goût.  

*Vous gérez votre communication et vos promotions. 

*Certains libraires (même des espaces culturels) acceptent également de vendre des livres en dépôt-vente.  

*Des formules existent sur certaines plateformes d’autoédition permettant une distribution en librairie et même un programme d’agent si votre livre se vend à plus de 1000 exemplaires (Librinova).  

*Vous pouvez ainsi vous faire repérer par une maison d’édition (là, encore, attention, cela reste rare).

   

Inconvénients de l’autoédition

  

*Vous êtes seul.e à mener votre barque.  

*L’autoédition a encore un peu mauvaise presse, même si la tendance à une certaine professionnalisation permet une évolution positive des mentalités.  

*Vous ferez sûrement face à un manque de reconnaissance voire aux rejets par certains libraires ou certains salons.  

*Si vous voulez un travail un tant soit peu professionnel, l’autoédition nécessite un investissement financier notamment pour la relecture et la correction de votre texte ainsi que pour la couverture par un graphiste.

*Vous pouvez faire le maximum de choses vous-même, mais préparez-vous à devoir y consacrer plusieurs heures par semaine. 

*Vous devez vous charger des démarches administratives (pour régulariser votre statut, tenir une comptabilité, demander votre n°ISBN et réaliser le dépôt légal de votre papier papier, par exemple). 

*Vous aurez à prendre en charge votre communication sur les réseaux sociaux.  

*Vous devez gérer vos promotions.  

* Sans budget, il sera plus difficile d’être visible (surtout si vous n’avez pas de réseau ni d’audience). 

* Vous aurez peu de critiques dans les médias traditionnels (mais vous pouvez vous adresser à la presse locale !).

  

Selon moi, le point le plus important à garder à l’esprit, c’est que vous devez porter toutes les casquettes. Vous êtes à la fois secrétaire administratif.ve, comptable, chargé.e de communication et de marketing, webmaster, organisateur.trice de dédicaces, gestionnaire de stock de livres, manutentionnaire… Et chacun de ces aspects contient un nombre de tâches auxquelles vous n’êtes probablement pas conscients ni préparés. 

Cet article invité devrait grandement vous intéresser : déléguez avec Émilie Varrier, votre soutien administratif.   

J’ai envie de vous donner un exemple très concret.  

Pour aller dédicacer en salon (il faut penser à l’après-confinement et même le préparer dès à présent !), savez-vous que vous devrez :
– faire un dossier d’inscription parfois des mois à l’avance,
– peut-être payer d’avance votre emplacement,
– commander un stock de livres suffisant (des marque-pages publicitaires, un kakémono, peut-être, pour être plus visible),
– penser au transport aller-retour avec un chargement (livres et autres),
– réserver peut-être un hébergement (pour arriver la veille et investir le salon dès 8 h),
– vous munir du matériel adéquat (nappe, chaise, décoration, présentoirs, stylos, monnaie…),
– prévoir la nourriture,
– envisager de vous équiper d’un terminal nomade de paiement par carte bancaire type Sump Up, par exemple.
– penser à en faire la publicité sur les réseaux sociaux avant,
– ne pas oublier de faire des photos le jour J avec vos acheteurs pour en faire un bilan après l’évènement par exemple,
– vous souvenir de remercier les organisateurs (souvent bénévoles).

 Si vous voulez en savoir plus sur les salons (avant/pendant/après), je vous conseille le merveilleux site de Nathalie Bagadey.

Donc, il est important de vous demander avant de vous lancer dans l’aventure quelle est votre motivation, quel est votre but en autoéditant votre livre ? 

Bref, quel degré d’implication personnelle et financière êtes-vous prêt.e à mettre dans cette aventure ?

  *Si vous voulez juste faire imprimer votre livre pour pouvoir tenir un exemplaire entre vos mains et le donner à votre entourage

L’autopublication vous conviendra parfaitement. Certaines plateformes requièrent un investissement peu important et leur prix pour l’impression de quelques exemplaires est raisonnable, comme BoD par exemple.

*Si vous voulez que votre livre touche plusieurs dizaines, voire centaines de personnes.

 Vous avez envie de partager votre histoire et d’être lu.e, l’autoédition vous tend les bras. Mais gardez à l’esprit que le lecteur exigera une certaine qualité, à vous de ne pas le décevoir.

*Vous voulez être repéré.e par un éditeur.

 Tout est possible, d’ailleurs c’est ce qui s’est passé pour Aurélie Valogne, par exemple… mais reste rare. 

*Vous voulez pouvoir en vivre. Devenir une.e professionnel.le dans ce domaine.

 Dans ce cas, je vous conseille de prendre votre temps et de bien vous renseigner.
En effet, vous devrez chercher des prestataires de confiance, faire beaucoup de choix (quel statut choisir ? Quelle plateforme intégrer ? À quels salons s’inscrire ? Où réaliser des dédicaces ? Ouvrir un site auteur ? Créer un profil Facebook ou Instagram ou bien les deux ? Quelle image montrer sur les réseaux sociaux ? Quels messages transmettre ?…) et vous former.
Et puis, en plus, il faudra trouver du temps pour écrire : un livre ne suffit pas, plusieurs ouvrages seront nécessaires pour commencer à retirer les fruits financiers de cette aventure.

********

Voilà, j’espère que cet article vous aidera à y voir plus clair et surtout à prendre conscience que si l’autoédition, il est vrai d’accès plus facile, semble permettre un contrôle total et garantir une grande liberté, il implique également un réel engagement personnel et une certaine dose de professionnalisme si vous souhaitez publier plus d’un roman. 

Alors vers type d’édition votre cœur balance-t-il ?

 

 

 

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