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Manuscrit refusé par les éditeurs : êtes-vous certain.e d’avoir mis toutes les chances de votre côté ?

Auteur désespéré - refus

Écrit par Éléonore

17 mars 2020

Ami.e auteur.e,

Aujourd’hui, j’aimerais vous parler de 7 points essentiels à vérifier avant d’envoyer (ou de renvoyer) vos manuscrits dans l’impitoyable monde éditorial.

Si vous êtes en passe d’envoyer votre histoire à des maisons d’édition ou bien si un nouveau refus type est arrivé dans votre boite mail cette semaine, cet article est fait pour vous.

En effet, des erreurs pourraient gâcher vos chances d’être édité.e !

Il serait vraiment dommage que votre roman soit recalé devant la porte du comité de lecture.

Et pourtant !

Sachez que les maisons d’édition reçoivent une quantité astronomique de manuscrits et que leur temps n’est pas illimité, elles ont donc mis en place des procédures simples pour faire un premier tri et refuser d’office les romans qui ne respectent pas certaines règles de base.

J’espère que cette liste vous aidera à éviter les impairs.

 

Point #1 : Relire et corriger son manuscrit

Alors oui, je sais, ça peut paraître basique, mais étant moi-même membre d’un comité de lecture d’une jeune maison d’édition, je peux vous dire que ça n’est pas encore le réflexe de tout le monde.

Donc je le redis : REVISER SON MANUSCRIT N’EST PAS UNE OPTION.

Il y a des points essentiels à revoir et vérifier après un premier jet, comme la caractérisation des personnages, la cohérence de l’intrigue ou encore le maintien du rythme tout au long de l’histoire. J’en reparle dans une mini-série d’articles à venir.

Le premier jet est toujours imparfait. TOUJOURS. Vous ne pouvez pas l’envoyer aux éditeurs.

 

Point #2 : se faire bêta-lire

Vous avez corrigé vous-même votre manuscrit et l’avez peaufiné encore et encore.

Mais…

Oui, il y a un « mais ». Comment être sûr.e que votre roman est le véritable page turner que vous espérez.

livre page Turner

Comment être certain.e que vos personnages sont attachants, que votre intrigue tient debout, que les enjeux sont clairs, que votre lecteur visualise bien chaque scène ou ne passe pas vos descriptions. Bref, savez-vous ce que pense votre lecteur de votre histoire, l’avez-vous testée ?

Si ce n’est pas le cas, je vous le conseille vivement.

Pourquoi ?

Parce qu’un avis extérieur vous aidera à connaître les forces et les faiblesses de votre texte et à l’améliorer en conséquence.

 

Point #3 : peaufiner les 10 premières pages de votre roman

Votre roman est jugé sur les 10 premières pages. (bon, j’exagère à peine. Cela dépend des éditeurs, certains lisent un peu plus de 10 pages, mais justement c’est à vous de capter tout de suite leur attention.)

Conclusion ?

S’il y a bien un passage que vous devez travailler et re-travailler, c’est celui-là. Vos premiers chapitres (et votre prologue, le cas échéant) doivent briller de mille feux pour donner envie à l’éditeur ou au membre du comité de lecture de continuer à lire votre roman jusqu’à la fin.

Donc la toute première question à vous poser est la suivante : avez-vous commencé votre histoire au meilleur moment ? Parfois, il faut mieux avancer un peu dans le temps et entamer le récit à un moment plus intrigant ou émotionnellement fort, quitte à expliquer comment on en est arrivé là un peu plus tard.

Personnellement, j’aime beaucoup les débuts in media res (ce qui signifie littéralement « au milieu des choses », c’est-à-dire dans l’action).

En tous cas, assurez-vous dans la mesure du possible que ces premières pages soient très accrocheuses et permettent à votre lecteur de comprendre :

*dans quel genre d’histoire vous l’embarquez (romance, fantastique, thriller, fantasy, policier, etc.)

*dans quel univers, l’histoire va se dérouler (contemporain, historique, futuriste, fantasy médiévale, etc.) ; et si c’est un univers inventé, évitez de le noyer sous des tonnes d’informations et de nouveaux mots.

*quels seront les personnages principaux, leurs buts et les enjeux de l’histoire.

Oui, je sais ça fait beaucoup d’informations en peu de pages, c’est pourquoi j’ai bien précisé « dans la mesure du possible ». Le dosage est toujours un art délicat.

Si vous voulez en savoir plus, je vous invite à lire cet article dédié : votre début de roman est-il assez captivant ?

 

Point #4 : vérifier l’orthographe et la grammaire (ou se faire corriger)

C’est la base.

Envoyer un manuscrit non relu, c’est non seulement monter une image de vous non professionnelle, mais c’est aussi le meilleur moyen d’être rejeté.e sans passer par la case comité de lecture.

Oui vous avez bien lu.

Quelle que soit la qualité de votre histoire, si elle contient trop de fautes d’orthographe, de grammaire et de syntaxe, elle sera recalée sans sommation.

Si vous avez des faiblesses de ce côté-là, je vous recommande vivement de vous faire relire par plusieurs personnes de votre entourage, calées dans ces domaines.

Bien entendu, il y a une tolérance ! Mais gardez en tête que

trop de fautes = disqualification

 

Point #5 : cibler les envois

Vous voulez envoyer votre manuscrit à des maisons d’édition.
Oui, mais à qui ?

Bonne question.

Pour le savoir, vous devez avant toute chose vérifier que vous entrez dans la ligne éditoriale de la maison d’édition que vous ciblez. (N’envoyez pas au hasard, c’est du temps perdu. Si vous avez écrit un recueil de poèmes, il y a peu de chance qu’il soit pris chez un éditeur de romans de fantasy…)

Comment trouver cette information ?

*Rendez-vous dans votre librairie et regardez quelle maison édite le même genre d’ouvrages que celui que vous avez écrit.

*Allez sur les sites internet des maisons que vous pensez susceptibles d’être intéressées et vérifiez leur ligne éditoriale. Certaines l’affichent clairement.

*Consultez des annuaires. Il existe par exemple le GGG (Grimoire Galactique des Grenouilles) pour les littératures de l’imaginaire (SFFF) que je recommande chaudement !

Vérifiez également quelle taille de manuscrit est acceptée : les exigences concernant les romans jeunesse, par exemple selon la tranche d’âge et les maisons, sont très différentes.

Enfin, assurez-vous que les soumissions sont bien ouvertes au moment où vous souhaitez envoyer votre manuscrit.

Comme je vous le disais, les maisons croulent sous les envois et certaines ont décidé de n’ouvrir leurs soumissions que lors de périodes très restreintes chaque année, comme l’Atalante au mois de janvier.

ATTENTION : je vous mets en garde contre les maisons d’édition à compte d’auteur. Le principe est que l’auteur paie pour se faire éditer. Méfiez-vous et retenez ceci : aucune maison d’édition à compte d’éditeur sérieuse ne vous demandera de débourser un centime pour vous faire éditer.
Donc, si on vous demande de payer : fuyez !!

 

Point #6 : respecter les consignes de soumission

Suite à vos recherches, vous avez fait une liste de maisons d’édition.

Je ne peux maintenant que vous recommander de suivre SCRU-PU-LEU-SE-MENT les instructions. En effet, chaque éditeur reçoit énormément de manuscrits (je crois qu’en un mois, l’Atalante en a reçu 800, pour vous donner une idée).

personne assise sur une pile de livres

Il met donc en place une procédure standard de réception des manuscrits afin de lui permettre de les traiter le plus simplement et rapidement possible.

Mettez-vous un peu dans les baskets de l’éditeur, soyez respectueux de ses desiderata (s’il vous demande un certain format de document, c’est parce que les membres du comité le lisent dans ce format : a-t-il le temps ou l’envie de reformater votre œuvre alors que 500 autres l’attendent encore ?).

Donc s’il demande un texte en Times New Roman 12, interligne 1,5 et que le vôtre est en Verdana 14, retravaillez la forme de votre texte.

S’il demande des documents annexes, ne les négligez surtout pas. Cela peut être une biographie, une bibliographie, une note d’intention, un résumé, un pitch, un synopsis.

À l’inverse, si un document n’est pas demandé : ne le mettez pas ! (même si vous avez sué sang et eau pour le rédiger…)

 

Point #7 : rédiger un synopsis en béton

Je vous parlais des documents annexes dans le point précédent. La plupart des maisons d’édition vont vous demander un synopsis.

Ce document est un résumé de toute votre histoire, c’est-à-dire un texte succinct qui donne les grandes lignes de votre roman, FIN COMPRISE.

Je vous conseille de travailler ce document comme vos 10 premières pages.

C’est aussi un ticket d’entrée pour le comité de lecture.

Je m’explique.

Le début de votre roman a fait son petit effet. Avant d’aller plus loin, l’éditeur va vérifier que votre histoire tient la route, qu’elle est bien construite, que les éléments s’enchainent logiquement, que le fil rouge a bien été identifié. Bref, que votre scénario est solide et que cela vaut le coup de se pencher sur le reste de votre texte.

Pour rédiger facilement votre synopsis en 7 étapes, c’est par ici !

Donc comme vous pouvez faire bêta-lire votre roman, faites également bêta-lire votre synopsis. Et ne négligez pas non plus l’orthographe ou la grammaire de ce document…

***

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui ! J’ai déjà été bien bavarde !

En respectant ces 7 points, vous donnerez à votre roman les meilleures chances de passer le premier barrage et d’accéder au comité de lecture.

Je vais croiser les doigts pour vous, car c’est aussi une question de chance : que votre manuscrit arrive au bon moment, au bon endroit.

Quoi qu’il en soit, je vous invite à être patient.e (les délais peuvent être longs avant d’avoir une réponse) et surtout à persévérer.

De grands auteurs comme J.K. Rowling ou Stephen King ont essuyé un pas mal de refus avant de voir leur livre publier. Mais ils ont réussi !

Bref, envoyez votre roman et pendant qu’il fait son chemin, entamez la rédaction du suivant !

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2 Commentaires

  1. Éléonore

    Merci pour votre retour, Ceryse. N’hésitez pas si vous avez des questions sur ce thème ou un autre.

  2. Ceryse

    Super article ! Je croyais en connaître suffisamment, je me trompais lourdement ! Merci beaucoup pour votre temps et la qualité de vos explications !

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