Le prologue est l’entrée en matière de votre roman. Mais ce n’est pas un chapitre un. Les éditeurs s’en méfient, car ils sont dans la plupart des cas mal employés par les auteurs. J’ai listé 5 erreurs courantes concernant ce texte d’ouverture si particulier. Partant de là, qu’est-ce qu’un prologue « nouvelle version » et à quoi sert-il ? Y a-t-il une taille idéale ? Qui parle dans ce début de livre ? J’ai mis un prologue, je dois écrire un épilogue ? Vous saurez tout dans cet article et même plus : je vous liste une série de questions clés à vous poser si vous vous demandez si vous devez ou non mettre en prologue dans votre texte.
Ceci n’est bien sûr que mon avis et le fruit de mes observations & réflexions sur le sujet, à ce jour.
Pourquoi « à ce jour » ? Eh bien parce qu’il faut bien constater qu’il y a des modes. Et que le prologue est à la mode… chez les auteurs. Or un prologue a une raison d’être.
1) Les erreurs courantes concernant le prologue
*Erreur N°1 : le chapitre 1 rebaptisé prologue
Je n’ai pas trouvé de statistique officielle, mais souvent les prologues sont en fait des chapitres 1 « choc ». On y trouve les mêmes personnages que dans le reste du récit, les événements se passent juste avant la suite du récit.
* Erreur N°2 : Le prologue ajouté au texte parce que c’est obligatoire
Le prologue en question est souvent écrit d’une manière artificielle pour que le lecteur soit accroché et se pose des questions. Le problème, c’est que si les réponses viennent dès le chapitre 1 : effet pétard mouillé assuré.
Je vois circuler cette idée de temps à autre. Mais non, un prologue n’est pas obligatoire, ne fait pas plus « pro » non plus. Il doit être utile et servir le récit, si ce n’est pas le cas : supprimez-le sans remords.
* Erreur N°3 : Le prologue d’exposition pure dans votre livre
(Surtout connu dans les genres SFFF où l’univers est très différent du nôtre.)
L’auteur se croit obligé de décrire le monde, ses règles, sa magie, etc. afin que le lecteur ait connaissance d’assez d’éléments pour comprendre ce qui se passe quand on rentre dans l’action au chapitre 1.
On pourrait dire que cette version du prologue concerne sa définition première : un texte introductif, qui prépare, annonce la suite, parfois explique le propos qui va suivre.
La définition est à mon avis un peu différente à présent, je vous explique mon point de vue plus loin.
* Erreur N°4 : Le prologue trop mystérieux
Si mystérieux d’ailleurs qu’il en devient abscons et n’accroche pas le lecteur.
Trop de mystère tue le mystère… et peut faire fuir le lecteur.
La limite est délicate à trouver, mais il est bien sûr possible d’écrire un prologue mystérieux ET accrocheur.
Par exemple, en exposant de manière claire une énigme que le lecteur aura envie de résoudre. Il cherchera ensuite les indices pour le faire en sachant très bien que ceux-ci seront sûrement disséminés au fil de l’histoire. C’est un contrat passé entre le lecteur et l’auteur.
* Erreur N°5 : Le prologue trompeur
Le début d’un roman est de la plus haute importance (je vous le répète assez souvent, je pense) car il doit absolument accrocher le lecteur afin de lui donner envie de lire la suite.
Mais… il ne doit pas pour autant tromper le lecteur. Encore une fois, le contrat auteur / lecteur se passe dès les premières lignes donc dès le prologue si vous en avez mis un.
Même si vous choisissez d’écrire votre prologue d’une manière différente du reste du récit (et c’est votre droit), veillez à respecter le contrat que vous passez avec le lecteur. Si le style ou le ton sont trop différents ensuite, cela peut donner cette impression de « tromperie ».
Les débuts sont difficiles à réussir, ils doivent être traités avec finesse et réflexion. N’hésitez pas à les retravailler et à les tester avec des bêta-lecteurs.
Vous ne savez pas comment trouver des bêta-lecteurs ? Suivez le guide ????
Après avoir vu les erreurs courantes, examinons de plus près ce qu’est un prologue.
2) Qu’est-ce qu’un prologue « nouvelle version » et à quoi sert-il ?
Comme je vous le disais plus haut, il y a eu selon moi une version 2.0 du prologue : un texte d’une certaine manière introductif qui préparait la suite et qui consistait à exposer un fait passé (souvent longtemps avant – mois, années, millénaires même en fantasy ou SF) qui avait une incidence sur la compréhension de l’intrigue principale. Le prologue pouvait être très long…
Je pense maintenant que l’on en est même au prologue 3.0. Une version encore plus ouverte de la notion. Voici ce que je pourrais en dire :
C’est une histoire à part et souvent courte.
Le temps et/ou le lieu et/ou l’action et/ou le narrateur sont différents du reste du manuscrit.
Il présente un élément hors du reste de l’histoire ou antérieur (il peut être antérieur de seulement quelques heures !) mais qui a un rôle déterminant et / ou qui influence la lecture et / ou qui aide à la compréhension globale du récit.
Le prologue donc peut servir à :
– apporter des informations indispensables pour la compréhension du début du roman (genre / univers / règles).
– apporter des informations indispensables pour la compréhension de l’intrigue principale à un moment T.
-apporter un point de vue qui va modifier la perception de l’histoire par le lecteur.
3) Y a-t-il une taille idéale pour le prologue ?
Il n’y a pas de taille idéale. Encore une fois, tout est possible. La mode est plutôt au format court.
On conseille un prologue plutôt court et choc pour … accrocher le lecteur (bis repetita), mais si un prologue plus long sert votre récit, pourquoi pas ?
Il n’y a pas de règle si cela sert votre récit ET si cela garde l’attention de votre lecteur.
(Même s’il sait que le prologue n’est pas le début de l’histoire, le lecteur aura-t-il la patience de lire 20 pages ?)
4) Qui parle dans un prologue ?
Comme je l’ai dit, le prologue permet une certaine liberté, mais il faut être conscient de l’impact que cette différence de narration peut avoir sur le lecteur.
Vous pouvez faire parler un autre narrateur que celui que vous avez choisi dans le reste du roman.
5) J’ai mis un prologue, je dois mettre un épilogue ?
Non. Ce n’est pas parce que vous avez mis un prologue que vous devez mettre un épilogue. Et vice versa ????
6) Les questions clés à se poser si vous vous demandez si vous devez ou non mettre un prologue dans votre roman
-Votre prologue est-il utile ?
-Votre prologue n’est-il pas plutôt votre chapitre 1 ?
Pour cela, quelques astuces :
????Si vous relisez votre manuscrit à partir du chapitre 1 (sans le prologue donc), est-ce que le lecteur comprend encore l’histoire ?
????S’il lui manque une pièce essentielle du puzzle, le prologue est peut-être la bonne solution.(Vérifiez que ce n’est pas un chapitre 1 déguisé à l’aide des questions suivantes.)
????S’il lui manque seulement une ou deux informations que vous pourrez distiller dans les chapitres suivants, pas sûre que votre prologue soit indispensable.
????Est-ce qu’il est bien à part ? C’est-à-dire que le temps et/ou le lieu et/ou l’action et/ou le narrateur sont différents du reste du manuscrit ?
????Présente-t-il un élément hors du reste de l’histoire ou antérieur, mais qui a un rôle déterminant et / ou qui influence la lecture et / ou qui aide à la compréhension globale du récit ?
Si ce n’est pas le cas, vous savez ce qu’il vous reste à faire ????
Et si vous n’êtes pas sûr.e de vous : je peux analyser votre début de roman. Pour en savoir plus, c’est par ICI.
Alors le prologue de roman est-il obligatoire ? Absolument pas ! J’espère vous avoir convaincu.e ????
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